Concert d’ouverture



Concert d’ouverture

interprétation Jonathan Prager

19h – GMEM le Module



Eric Broitmann : Harbinger (2014) – 16’47

Harbinger est une pièce stéréophonique acousmatique dont le matériel musical principal est issu de guitares électriques préparées.
L’idée est de créer avec ce matériel de départ une tension,
sorte d’ appel distant annonçant une situation d’urgence future.
Guitares : Damien Broitmann et Valoy.

Création au Festival Futura 2014.



Jacques Lejeune : L’invitation au départ (1983) – 40’32

I– 1. Déchirure de l’ombre : 9’15
II – 2. Rêverie du départ : 7‘05
III –3. Trois aperçus du jardin qui s’éveille : 10’25
3.1 harmonica de brume : 3’54
3.2 ramages : 2’50
3.3 silhouette de kiosque : 3’37
IV – 4. Fantasmagories matinales dans la maison : 13′ 20
4.1 en bas, quelque part : 4’32
4.2 dans la chambre, dansla tête, le dernier rêve : 2’48
4.3 entre les deux : 5’58

Linvitation au Départ comprend quatre séquences et se subdivise en huit sections mais se présente dans sa forme générale, poétique et symbolique, en deux grandes parties. Celles-ci expriment deux états du vivant au travers de l’allégorie du passage de l’ombre vers le jour : l’attente et de la rêverie des matières à l’éveil et le surgissement des mouvements dynamiques et de l’animation des êtres de la réalité. La première est de l’ordre du déploiement, du flux lent comme une inspiration illimitée, comme un mouvement à la limite du figé ou d’un essor suspendu. Il s’agit donc d’un espace qui s’organise sans brusquerie. La seconde, au contraire, représente le travail dessiné d’une succession de saynètes vives et bigarrées





Biographies


Jacques Lejeune est un compositeur français né en 1940 à Talence. Sa production s’inscrit principalement dans le domaine de la musique électroacoustique. Il étudie auprès de Daniel Lesur, Pierre Schaeffer, et François Bayle. Il fait partie du Groupe de recherches musicales (GRM) depuis 1968, où il est responsable de la « cellule de musique pour l’image ». Il enseigne l’électroacoustique à l’ADAC/Ville de Paris à partir de 1978. En 1994, il fonde l’association “Paysaginaire”, qui promeut la création électroacoustique, et organise le « Premier Concours d’Interprétation de Musique Concrète » en 1996. Il a réalisé un certain nombre de pièces mixtes (voix, flûte, saxophones, orgue, piano, guitare, etc., avec support audio)

Autre aspect assez rare parmi les compositeurs de musique contemporaine: un goût prononcé pour l’humour, intégré directement à la composition, sinon aux sujets qui la motivent.

L’essentiel de sa production musicale se réfère d’ailleurs peu ou prou à la voix, entremêlant images du réel et métaphores. Il en propose le classement suivant, issu de la réalité ordinaire, du sacré ou de la mythologie humaine et animale, ou encore de la satire critique.

Depuis les années 2000, il entreprend un chantier sur les “écritures croisées” et continue son travail de création présent et à venir et revisite celui du passé. Il intitule les produits de cette nouvelle recherche “fables musicales” et s’estime donc un compositeur aboutissant simplement à cette autre diffusion de ses musiques sur haut-parleurs se doublant d’images dessinées et de poèmes projetés. Mais pour cette forme nouvelle, il ne peut s’agir d’un produit mécanique vidéo-musical, de l’illustration décorative d’un genre par un autre. C’est toujours, pour lui, la musique qui doit diriger la fable, tout en tenant compte de la réflexion née de l’utilisation des écritures qui la croisent. Ce croisement des jeux du visuel et de l’oreille engage l’imaginaire dans une nouvelle complexité, vers un nouveau geste de sa modernité.

https://www.jacqueslejeune.com


Eric Broitmann est compositeur, interprète de musique acousmatique, créateur sonore pour le spectacle vivant, enseignant à la classe de composition électroacoustique du conservatoire d’Angoulême. Il développe des jeux de perception qui mettent en avant la plastique du matériau musical. Ses recherches le conduisent à travailler la notion d’écart, dont il explore les possibilités de tensions fécondes. Il aime ainsi placer l’auditeur à la frontière de plusieurs mondes : musicaux, cinématographiques, littéraires. Il les parsème de réalités, d’objets plus ou moins concrets, de synthèses, d’espaces artificiels ou non et joue de ces ambiguïtés pour ouvrir l’écoute, pour poser celle-ci en acte ; y compris dans l’abandon. Ses pièces ont été jouées dans divers évènements internationaux, entre autres : Elektrophonie, l’Espace du Son (Musiques & Recherches), festival Synthèse, au Palais de Tokyo, festival Futura, au GRM (Groupe de Recherche Musicale), à France Musique, au festival Présences…
ericbroitmann.com


Jonathan Prager Né à Lyon en 1972, technicien du son de formation, Jonathan Prager y a étudié la composition avec Denis Dufour et Jean-Marc Duchenne, puis Bernard Fort. Il a obtenu deux médailles d’or en composition acousmatique (CNR de Lyon, ENM de Villeurbanne).
Il est membre de l’équipe du festival international d’art acousmatique Futura depuis 1993 et de la compagnie musicale Motus depuis 1996. En 1995, il constitue à Lyon son studio personnel de création et s’installe en Île-de-France en 2012. Il est professeur de composition acousmatique au CRR Perpignan-Méditerranée de 1998 à 2015 et, à partir de 2010, à la classe de composition électroacoustique du Pôle supérieur d’enseignement artistique Paris-Boulogne-Billancourt. Depuis 2015, il enseigne désormais les musiques électroacoustiques au CRD de Pantin (ainsi qu’au CRR de Paris depuis 2017).
Interprète acousmatique depuis 1995, concepteur avec Denis Dufour des acousmoniums Motus, il a joué en concert plus d’un millier d’œuvres du répertoire acousma et mixte dont plus d’une centaine de créations, en France et à l’étranger. Il a également participé à la mise en place du premier acousmonium italien (M.ar.e, Bari) et en a formé l’équipe d’interprètes. Il a contribué de même à la constitution d’acousmoniums en France et au Japon.
Il s’est produit sur la plupart des dispositifs existants, en France et en Europe (GRM, Musiques & Recherches, M.ar.e.…). Par cette intense activité de concertiste et son engagement constant dans cette discipline, Jonathan Prager prouve qu’une transmission vivante, sensible et incarnée du patrimoine acousmatique international est possible, et défend la nécessité de le faire découvrir au public sous les doigts d’interprètes qualifiés. À cet effet, il a développé des techniques et une pédagogie spécifiques qu’il transmet régulièrement lors de master classes, stages et ateliers en France et à l’étranger. L’influence de sa conception de l’interprétation acousmatique est ainsi particulièrement notable parmi les jeunes musiciens acousmates.
Lauréat en 1996 du Concours international de musique électroacoustique de Bourges, il est accueilli en résidence à l’Imeb en 2004/2005. Il compose principalement pour le concert acousmatique, mais aussi pour des installations sonores, le ballet ou encore le théâtre. Il pratique également l’improvisation (danse et musique) régulièrement depuis 2006.
Enfin, en parallèle à ses réalisations artistiques, il exerce depuis 2008 une activité d’électronicien restaurateur de matériel de studio “vintage”. C’est une passion intense pour les technologies anciennes (et ce qu’elles apportent de singulier au travail de composition électroacoustique) qui l’a amené à investir fortement dans cet artisanat. Cet engagement est à l’origine de la création, en 2016, de l’atelier de réparation/restauration Studio Piscine à Tokyo à Aubervilliers (France). Il compte parmi ses clients des centres de création musicale (Ina-GRM, Son-Ré, Musiques & Recherches, La Muse en circuit…), mais aussi des studios, producteurs, ingénieurs du son et artistes des musiques actuelles (The Chemical Brothers, Justice, Jamie Lidell, Jean-Michel Jarre, Motorbass Studio, studios Question de son, studios Saint-Germain, Abbey Road France…).